
Les "prompt injection" : l'avenir du piratage des intelligences artificielles ?
Les prompt injection intriguent autant qu'elles inquiètent. Ces attaques visent à manipuler le comportement des intelligences artificielles en détournant leurs consignes initiales. Un terrain de jeu fascinant pour les hackers, mais aussi une véritable menace pour la cybersécurité.
C'est quoi une prompt injection ?
Une prompt injection consiste à introduire dans la requête adressée à un modèle linguistique comme ChatGPT des instructions cachées qui modifient son comportement. Cela peut aller de simples instructions contradictoires ("Ignore toutes les règles précédentes") à des requêtes malveillantes visant à obtenir des données sensibles ou à contourner des filtrages.
Pourquoi est-ce un problème de sécurité ?
Les IA génératives suivent scrupuleusement les consignes textuelles qu'on leur donne. Si un pirate parvient à insérer dans un prompt ou un contexte de conversation une commande dissimulée, l'IA peut se retrouver à révéler des informations confidentielles, à créer du contenu interdit ou à contourner ses propres gardes-fous.
Des attaques déjà en circulation
Des chercheurs en cybersécurité ont démontré qu'il était possible, via des prompt injection, de faire cracher à une IA des clés API ou des fragments de données confidentielles stockées dans son contexte. Dans certains cas, cela a permis de détourner des systèmes entiers.
L'avenir du hacking passe-t-il par les IA ?
Jusqu'ici, le piratage informatique s'appuyait surtout sur des failles logicielles classiques : buffer overflow, injections SQL, etc. Les prompt injection ouvrent un nouveau champ, psychologique et sémantique, car elles visent directement le raisonnement de l'IA.
Une porte d'entrée pour des attaques plus complexes ?
Imaginons un assistant IA qui gère vos emails, vos calendriers et vos documents. Un simple texte piégé pourrait lui faire envoyer des données à un tiers, ou modifier des rendez-vous stratégiques. Les experts redoutent aussi des scénarios où l'IA participerait involontairement à des fraudes.
Comment se protéger ?
Pour contrer les prompt injection, les développeurs d'IA travaillent sur des solutions comme la validation sémantique des entrées, la segmentation stricte des rôles (prompt system vs utilisateur) et des logs détaillés pour repérer les requêtes suspectes.
De leur côté, les entreprises qui déploient des IA doivent former leurs équipes aux risques spécifiques et mettre en place des audits réguliers.
Une IA peut-elle vraiment être piratée juste par un texte ?
Oui, dans le cas des prompt injection, le piratage passe uniquement par des messages textuels. Pas besoin d'exploiter une faille technique classique, ce qui rend ces attaques particulièrement insidieuses.
Quels secteurs sont les plus vulnérables face aux prompt injection?
Tous les secteurs qui utilisent des IA pour automatiser des tâches sensibles sont exposés : banques, assurances, santé, mais aussi les petites entreprises qui intègrent des assistants IA sans audit rigoureux.
Est-ce que l'IA peut apprendre à se défendre contre les prompt injection?
En partie. On entraîne désormais des modèles pour repérer les tentatives de prompt injection, mais il faudra du temps pour qu'ils deviennent réellement autonomes face à des attaques toujours plus créatives.